Vivre au présent et en toute conscience fait maintenant partie des objectifs personnels de beaucoup d’entre nous. Moi incluse.
Une des manières d’y arriver est de pratiquer la pleine conscience. Ce terme à la mode qu’on retrouve partout, et que j’interprète comme
“Stop, respire, regarde autour de toi, sois présente ici et maintenant. La vie est belle !”
C’est simple, en apparence, sauf que quand on a essayé on se rend compte que la tâche est ardue.
En m’intéressant au sujet et à la culture japonaise, je suis arrivée à une petite recette personnelle pour m’aider dans cette démarche. Je la partage avec vous dans cet article.
1. Mettre en place des rituels
La mise en place d’un rituel, quotidien, hebdomadaire ou même annuel, implique l’existence d’une intention.
Que nous nous inspirions de la voie du thé, pour créer un espace (de temps mais aussi intérieur) propice au calme, un havre de paix au milieu du tumulte. Que nous préférions la voie de l’encens afin d’atteindre un état de paix intérieure favorisant la réflexion et la méditation. Ou que nous choisissions l’écriture pour organiser nos pensées, trouver les réponses à nos questions et nous apporter de la clarté,
« […] les rituels nous permettent de créer en et pour nous-mêmes des havres de solennité et de solitude – ils déterminent un cadre et un espace de temps permettant de rendre hommage à ce que nous savons être l’essentiel de la vie ». (Okakura Kakuzô, La voie du thé)
Petit à petit, les rituels nous amènent vers plus de présence.
2. Pratiquer la gratitude
“Commencez un journal de gratitude et écrivez chaque jour ces choses pour lesquelles vous êtes reconnaissantes. Si vous prenez cette habitude, vous vous sentirez plus heureuses” nous promettent tous les magazines de bien-être du moment.
Et c’est vrai ! Mais ce n’est pas tant d’avoir une liste de choses “positives” dans nos vies qui nous aide, mais plutôt de prendre l’habitude de les reconnaître et de les identifier au quotidien. D’entraîner notre cerveau à se focaliser sur le positif.
En prononçant le mot merci, c’est comme une source de lumière, de paix et de joie que vous faites jaillir dans votre âme, disait Omraam Mikhaël Aïvanhov.
D’ailleurs, lorsque les japonais disent itadakimasu avant chaque repas, ils pratiquent la gratitude. Cette expression signifie littéralement « je reçois humblement ». En l’instant précis où l’on prononce ce mot, on reconnaît les efforts de la personne qui a préparé le plat, le travail du paysan qui a cultivé les aliments, et les dons de la Terre et de la vie en général.
C’est pourquoi à la maison nous avons troqué le traditionnel « bon appétit ! » par cette expression japonaise prononcée en chœur avant chacun de nos repas. Nous avons créé notre petit rituel de gratitude quotidien !
3. Reconnecter avec son intuition
« Désenchanté le monde ? Comment pourrait-il en être autrement ? L’enchantement appartient à l’espace que nous nions, qui est l’espace du sacré et du mystère. L’enchantement est le sentiment d’échange avec une dimension secrète; sans lui il n’y a plus contact, il n’y a plus émerveillement, mais solitude. Le déni du spirituel a fait de l’homme un être isolé et imbu de lui même […]. Jamais une formulation qui nous rappellerait que nous ne sommes peut-être pas le centre de tout, que des forces nous dépassent, même si nous ne les identifions pas. « Si Dieu le veut », « À la grâce de Dieu »: des expressions devenues rares quand bien même elles respirent l’humilité, l’humanité, et entretiennent le lointain. Le sens du sacré, le sens du secret, voilà ce qui manque ». Emmanuel Hussenet, Le Testament des glaces.
La civilisation occidentale s’est employée à désacraliser la vie, en mettant la raison et la réflexion au-dessus de l’intuition et de la sagesse intérieure.
Pourtant, c’est en reconnectant avec ce sixième sens que nous avons affaibli à mesure que notre esprit cartésien a pris le dessus que nous retrouverons notre véritable pouvoir.
“Respirer le parfum du vent, tendre l’oreille au bruissement des arbres […]. Voilà plus de soixante ans que je m’y exerce, que j’écoute les mots de ceux qui n’ont pas la parole. J’appelle cela “être à l’écoute”. Extrait du roman de Durian Sukegawa, les délices de Tokyo.
Être à l’écoute, au quotidien, de toutes ces choses qui nous entourent, vivantes et inanimées, et nous délivrent un message que seul notre cœur peut déchiffrer.
Un pouvoir qui a le potentiel de nous libérer de cette quête incessante vers une vie « meilleure », et qui est en grande partie responsable de notre manque de présence au quotidien, puisqu’elle implique souvent de l’anxiété et du stress.
Aujourd’hui, maintenant et ici, nous avons déjà toutes les clés pour être heureux.
Réapprenons à être à l’écoute, à prendre confiance en notre capacité de trouver la solution en nous, et à accepter que tout processus prend du temps.
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