Avec ses 2000 temples bouddhistes et sanctuaires shintô, il ne manque pas d’endroits pour se recueillir à Kyôto. Le sacré et la spiritualité sont omniprésents et au cœur du quotidien.

Shintô et bouddhisme
Les religions shintô et bouddhiste, particulièrment le bouddhisme zen, sont très ancrées dans le quotidien des japonais, même si la plupart d’entre eux n’en sont pas conscients.

Les Japonais d’aujourd’hui ne se réclament pour la plupart d’aucune religion particulière, et pourtant les rites restent intimement mêlés à leur vie – shintô à la naissance, bouddhiste à la mort, dit-on souvent. Un automne à Kyôto, Corinne Atlan. ed. Albin Michel.

Si vous n’êtes jamais allés au Japon, vous n’avez probablement jamais entendu parler du shintô puisque les Japonais sont les seuls à le pratiquer. C’était la religion des habitants de l’archipel avant l’arrivée du bouddhisme au VIème siècle, et elle reste difficile à cerner et à définir puisqu’elle ne s’appuie sur aucun textes ni dogmes. C’est “la religion authentique du Japon. […] Il n’a ni fondateur, ni doctrine, ni textes sacrés.” Le shintô, la source de l’esprit japonais, Emiko Kieffer, ed. Le prunier Sully

Bien que chaque prêtre shintô ne parle ni de la même façon, ni ne tienne le même discours puiqu’il n’en éprouve ni le besoin ni l’obligation, il est compliqué de le comprendre. D’après Emiko Kieffer, il y a tout de même un principe central qui unirait les multitudes d’approches existantes :

Les ancêtres et la grande nature font de nous ce que nous sommes maintenant, nous leur devons gratitude, honneur et crainte respectueuse. Littéralement, shintô signifie “la voie des kami”, et exprime donc que plus qu’une religion c’est un cheminement, une philosophie de vie qui, à travers une pratique assidue quotidienne mène vers le dépassement de soi. Le mot kami, quant à lui, souvent maladroitement traduit par dieu ou esprit, désigne selon Norinaga Motoori “toutes les existences impressionnantes qui possèdent la qualité de l’excellence et nous inspirent un sentiment de crainte respectueuse”. Emiko ajoute qu’un kami “ne nous ordonne rien, il nous protège généreusement, mais peut également être effrayant.”

Il y aurait environ huit millions de kami au Japon ! Ainsi,

Le shintô partage avec d’autres religions une vision soi-disant «animiste» du monde qui veut que tout dans la nature soit peuplé d’esprits. Ainsi croyait-on que divers kamis (des divinités) se logeaient au cœur des rochers, en particulier. Si bien que l’on traitait avec une grande révérence les plus impressionnants d’entre eux, les iwakuras, puisqu’ils abritaient des esprits divins. Le goût de Kyoto, Graham Parkes, ed. Mercure de France.

Dans la vision occidentale, l’humain occupe une place centrale, et tout le reste tourne autour de lui. Au contraire, Claude Lévi-Strauss remarque que la façon dont la pensée japonaise conçoit le sujet apparait plutôt centripète. De même que la syntaxe japonaise construit des phrases par déterminations successives allant du général au spécial, la pensée japonaise met le sujet en bout de course : […] il est comme le lieu dernier où se reflètent ses appartenances.” L’autre face de la lune. Écrits sur le Japon.
 
Cette approche et vision du monde a forgé une des qualités essentielles commune à la nation japonaise : l’humilité.

Quiconque visite un temple, en touriste ou en amateur d’art ou d’histoire, s’incline devant l’autel. Simple superstition, geste vidé de son sens ? Plutôt une façon de marquer le lien avec des forces mystérieuses qu’il n’est pas nécessaire de définir ni de relier à un dogme précis. Il s’agit simplement de faire preuve d’un peu d’humilité, d’oublier quelques instants le rationalisme qui nous habite afin de saluer «quelque chose» qui nous échappe et dépasse largement le cadre de notre minuscule existence. Un automne à Kyôto, Corinne Atlan, ed. Albin Michel.

 

Le bouddhisme zen, quant à lui, a aussi beaucoup contribué à l’identité japonaise, notamment par l’idée que “la grandeur réside dans les plus menus faits de l’existence.” (Le livre du thé, Okakura Kakuzô, ed. Picquier poche)qui, couplée à l’importance de la méditation, encourage de vivre au présent et d’apprécier la beauté autour de soi.

De plus, le zen a influencé le concept d’esthétique qui, au Japon, est au cœur de la culture et le critère d’importance dans de nombreux arts traditionnels tels que le chanoyu (cérémonie du thé), l’ikebana (arrangement floral), la peinture, la poterie, ou encore la poésie.
 

Pour comprendre comment les rituels sacrés influencent le quotidien et rythment la vie des Japonais, particulièrement à Kyôto (où selon Éric Faure, dans son livre Fêtes traditionnelles à Kyôto, pas un jour ne se passe sans qu’une fête ne soit célébrée), lis cet article sur les fêtes et rituels traditionnels.  

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