Le 30 juin, à Kyôto, a lieu le rituel de purification du franchissement de l’été appelé nagoshi no harae.
Basé sur une ancienne légende indienne, ce rite de purification se tient chaque année le 30 juin dans les sanctuaires shintoïstes (un des sanctuaires les plus célèbres pour ça est celui de Kitano Tenmangu).
Ce jour-là, les japonais qui visitent un sanctuaire découvriront de gigantesques couronnes de roseaux tressés, appelées chinowa (voir illustration), dressées à l’entrée ou sur l’esplanade.
Le rituel auquel ils se livreront alors consistera à passer à travers le chinowa pour dessiner le signe « infini » au sol (un huit couché de côté), en commençant par la boucle de gauche, puis terminer par celle de droite. C’est-à-dire qu’ils commenceront par enjamber le cercle d’herbes tissées du pied gauche, et le contourneront par la gauche. Puis ils repasseront à l’intérieur du cercle en l’enjambant cette fois du pied droit et en le contournant par la droite. Ils termineront leur course en passant à travers le chinowa une dernière fois, en l’enjambant du pied gauche.
Une fois ce petit rituel terminé, ils seront purifiés des impuretés spirituelles accumulées au cours des six premiers mois et seront assurés d’une bonne santé pour le restant de l’année.
Comme à chaque fois, il n’y a pas de fêtes sans nourriture traditionnelle ! Et bien sûr, de la nourriture toujours chargée de symbolisme, telles les confiseries qui se dégustent alors, appelés minazuki (voir illustration). Elles sont en forme de triangle (qui évoque la glace et permet d’éloigner les grosses chaleur de l’été), et sont faites à base de gelée de farine de riz, couronnées de haricots azuki qui symboliquement protègent des mauvais esprits.
Quelle idée étrange pour un Occidental que de se purifier spirituellement des impuretés accumulées en passant à travers un cercle de paille magique ! Et quelle belle idée !
Que pourrions-nous imaginer comme rituel, qui soit en accord avec nos croyances et notre style de vie, et qui pourrait nous alléger de tous nos regrets, nos rancœurs, nos peines et nos doutes ? Toutes ces pensées négatives qui nous drainent et nous empêchent d’avancer, voire de vivre au présent.
Pourquoi ne pas nous inspirer des Japonais pour mettre en place un rituel bi-annuel (une fois en été, une fois en hiver), et prendre le temps de se débarrasser de ce qui ne nous sert plus ?
En été, l’eau pourrait être l’élément purificateur qui nous lave et nous fait renaître, tandis qu’en hiver nous pourrions utiliser le feu.
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