Tomomi et Masakazu Morii nous ont invités à visiter leur exploitation bio située à Kamo, entre Uji et Nara. Nous avons passé un après-midi chez eux, à leur poser des questions et à arpenter sous la pluie le petit chemin de terre qui mène à leurs théiers. Très joviaux, ils aiment profiter de la vie et souhaitent changer les mentalités des agriculteurs locaux.

Quatrième génération de cultivateurs de thé dans leur famille, ils ont voulu revenir à l’utilisation de méthodes agricoles utilisées bien avant l’invention des pesticides. Ils ont conservé cependant les avantages de la cueillette à la machine qui leur permet d’augmenter leur surface de culture.

Il y a 5 ans ils ont décidé de convertir leur exploitation, jusqu’alors conventionnelle, en exploitation bio. Ils ont commencé tout doucement, sur une petite parcelle qu’ils n’ont pas traitée chimiquement. Leurs voisins, aussi cultivateurs de thé, et les membres de leurs familles ont essayé de les en dissuader en leur prédisant un échec certain. Mais la récolte fut bonne ! Petit à petit, ils sont donc passés au bio à 100 % : ils n’utilisent ni pesticide ni herbicide sur leurs champs.

Leur réussite tient à des techniques ancestrales, comme par exemple le paillage des allées entre les rangs de théiers (pour éviter la pousse d’herbe), mais aussi au fait qu’ils ne cueillent le thé qu’une seule fois par an, au mois de mai en général. En renonçant à la deuxième cueillette de la fin d’été, ils évitent les problèmes liés aux insectes qui prolifèrent entre mai et août, qui abîment les feuilles de thé et qui les obligeraient à traiter chimiquement les théiers. 

 

Comme beaucoup, la paternité leur a fait prendre conscience des dangers liés aux pesticides et insecticides chimiques sur la santé. Leurs enfants participant parfois aux travaux des champs, Tomomi et Masakazu ne voulaient pas les exposer à de possibles produits toxiques. Et bien évidemment, ils savent qu’une agriculture biologique est aussi plus respectueuse de l’environnement.

 

Pour distribuer leur récolte, ils pratiquent la vente directe en participant régulièrement aux divers marchés artisanaux de la région de Kyoto (nous les avons rencontrés à celui du temple Kamigamo, qui a lieu tous les quatrième dimanche de chaque mois) et au-delà.

 « Nous voulons pouvoir parler directement au consommateur de la saveur de notre thé et de notre engagement pour la culture bio » nous dit Tomomi.

Ils veulent établir une confiance mutuelle avec le consommateur en lui parlant de leurs valeurs et en lui expliquant pourquoi ils n’ont pas encore le label bio japonais ‘JAS’ : être labellisé leur coûterait cher et nécessiterait de nombreuses démarches administratives, et donc beaucoup de temps (dont ils ne disposent pas pour le moment).

Tomomi et Masukazu pensent que les japonais, notamment les jeunes, sont en train de bousculer les traditions et ne prennent plus le temps de se préparer du thé. Ils consomment de plus en plus de thé en bouteille (plastique !), qu’ils se procurent aux distributeurs de boisson omniprésents dans tout le pays. Cependant, et peu de gens le savent, ce thé contient en général beaucoup de pesticides puisqu’il est issu de la récolte tardive.

En voulant s’adapter aux nouvelles habitudes des consommateurs, ils conditionnent maintenant leurs thés également en sachet. Ils proposent par ailleurs du thé matcha qui ne requiert pas de chasen (petit fouet en bambou qui permet de faire mousser le thé) pour être préparé : on y ajoute de l’eau froide ou chaude et on est en mesure de le déguster. Et, contrairement aux idées reçues, Tomomi nous apprend que le thé matcha contient peu de caféine s’il est préparé froid (ou du moins avec une eau ne dépassant pas 60°C), et il peut donc être servi aux enfants (les nôtres en raffolent !).

 

Ils proposent quatre types de thé vert (et aussi du thé noir) :

  • Tuki no shizuku : un thé vert traditionnel (exposé au soleil), rafraîchissant et particulièrement bon pour accompagner les desserts.
  • Haduki : leur marque de fabrique. Un thé vert peu commun et de grande qualité. Issu de feuilles protégées du soleil (comme pour le matcha) puis passées à la vapeur. Facile à boire.
  • Kohaku : thé vert de grande qualité légèrement grillé.
  • Taiyo :  thé vert de grande qualité longuement grillé, et donc sans caféine (hojicha)

 

Tomomi nous recommande de varier le type de thé et sa préparation en fonction de l’occasion, la saison et … son humeur.  Par exemple, elle aime le thé chaud l’hiver mais préfère le thé froid l’été. Et comme pour de nombreux japonais, adultes et enfants inclus, c’est le thé hojicha (thé vert grillé sans caféine) qu’elle choisit souvent de consommer en cette saison.

 

Elle termine en nous suggérant de préparer du hojicha chaud au gingembre et miel (voire cannelle), et de le servir dans un verre à vin. Et pourquoi pas le savourer au cours du repas de noël ? (nous on veut bien essayer … mais seulement au dessert !)

Tu peux les suivre sur Instagram, ou acheter leurs thés sur leur boutique en ligne.

NOTE : si tu es amateur.trice de thé japonais, fais un tour chez Tea Crane à Kyoto, la seule boutique de la ville dédiée aux thés japonais de qualité cultivés naturellement et sans pesticides. Le propriétaire, Tyas Sosen, conduit également des cérémonies du thé en anglais.

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